Charpentier, époux de la Vierge Marie et père nourricier de Jésus-Christ, saint Joseph a été choisi au début du XVIIe siècle comme saint patron des Hospitalières par leur fondateur Jérôme Le Royer de la Dauversière. Saint Joseph était alors le saint patron du Canada. Son iconographie tardive n'atteint son apogée qu'après le Concile de Trente au milieu XVIe siècle. Chez les hospitalières de l'Hôtel-Dieu, et dans l'art ancien du Québec, on le retrouve souvent en sculpture avec ou sans fleur de lys (voir les autres salles du Musée) en référence à son rôle d'époux virginal. On le présente souvent aussi avec ses outils de charpentier ou en patron de la bonne mort.
Dès 1868, le Père Jacques Théodore Wagner collectionna plus de deux cents oeuvres acquises en France, en Allemagne, en Autriche et en Bohème, en vue d'amasser des fonds pour sa paroisse de Windsor en Ontario. Ses tableaux furent mis en vente à Windsor en 1890 et à Montréal en 1891. Celui-ci fut offert à la Mère Bonneau de l'Hôtel-Dieu de Windsor le 19 mars 1891, fête de la Mort de Saint Joseph. La toile figurait au catalogue de l'exposition dont les oeuvres provenaient de donateurs allemand et autrichien. Il fut par la suite donné à l'Hôtel-Dieu de Montréal.
Sa riche iconographie, typique de l'art du Nord, montre saint Joseph sur son lit de mort. Ses outils de charpentier se retrouvent devant lui sur le sol pour montrer qu'il travailla jusqu'à son dernier jour. Il est entouré de la Vierge, du Christ, d'un foudroyant squelette de la mort tenant un sablier, d'un angelot et d'un grand ange montrant du doigt dans un livre ouvert la phrase « Nunc Dimitis Servum Tuum Domine [...] » que l'on peut traduire librement par Maintenant, Maître Souverain, tu peux laisser aller ton serviteur en paix, selon ta Parole.
